jeudi 15 novembre 2007

Championnat du monde de triathlon Demi-Ironman, Compte-rendu

Trois heure quarante-cinq, ma montre sonne. Normalement, à cette heure là, je veux rester au lit. Par contre, aujourd’hui, je suis programmé et je me mets sur pieds sans aucun problème. Dans quelques heures, je prendrai part à l’événement le plus prestigieux de ma vie, le championnat du monde de triathlon demi-Ironman (Ford Ironman World Championship 70.3) !

Ma blonde Geneviève et mon frère Patrick se réveillent aussi pour m’accompagner au site du triathlon. On avale quelques bouchées (pour ma part, un déjeuner bien soutenu !) et, dès 5h15, on prend le départ pour se rendre à pieds au site de compétition à environ une quinzaine de minutes du condo que nous avons loué. Mon vélo et mon matériel de triathlon sont déjà sur le site, les ayant déposés la veille lors du « Bike & Gear Check-in », une étape obligatoire.

Après le « Body Marking », je me rends à mon vélo pour y déposer mes gourdes, y fixer mes souliers et gonfler mes pneus à la bonne pression. La zone de transition est gigantesque ! Mes souliers de jogging et autre matériel sont dans des sacs de plastique que je prendrai lors de mes transitions. Viens le temps d’enfiler mon wetsuit et de procéder à un échauffement d’environ une dizaine de minutes dans l’océan. La température extérieure est d’environ 15 degrés celsius et je sais que j’aurai probablement un peu froid avant mon départ prévu pour 7h25, mais je préfère mouiller mon wetsuit maintenant et éviter le choc lors du départ.

Quelques minutes avant 7h, un hélicoptère sillonne le ciel et l’hymne national des États-Unis est chanté. Lors de mes entrainements, je pensais à ce moment et avais des frissons et des émotions. Je pensais pleurer lors de l’hymne mais, à ce moment là, je suis trop focusé sur la course. En fait, je suis tellement prêt mentalement que je me comporte comme à n’importe quel départ de triathlon, ce qui m’enlève toute pression et tout stress inutiles.

Le départ des professionnels se fait à 7h. Par la suite, les groupes d’âge partent par vagues successives à chaque 5 minutes. Mon départ est prévu pour 7h25. On nous fait progresser par groupes vers l’enclos de départ, les pieds nus dans le sable froid. Je commence à grelotter car je suis trempé depuis près de 50 minutes…. Subitement, le coup de fusil pour mon départ retentit ! Je sursaute et cours rapidement vers l’océan pour entamer l’épreuve 1 de 3 de ce triathlon, c’est-à-dire la portion natation, qui consiste en un rectangle de 1,9km délimité par des bouées jaunes. Dans l’eau, c’est comme si j’étais dans une machine à laver. Il y a des bras et des jambes partout. Il faut dire que nous sommes environ 150 à vouloir aller dans la même direction et suivre la même ligne. Je suis un peu retardé par les gens devant moi… Je reçois même un coup de pieds sur la figure mais, heureusement, mes lunettes restent en place.

Trente-deux minutes plus tard, je sors de l’eau. La navigation a été presque parfaite et je sais que j’ai fait un bon temps. Je m’assoie sur un tapis pour me faire enlever mon wetsuit (« wetsuit peeling »). C’est incroyable, quatre bénévoles sont après moi pour m’aider à enlever ma combinaison : deux qui me soulèvent en me tenant les bras, et deux qui tirent sur la combinaison en me tenant les jambes. Je suis littéralement dans les airs ! Ensuite, ils m’aident à me relever et je cours chercher mon sac de transition no.1 Ce dernier contient mon casque de vélo, mes lunettes et mes bas. J’y laisserai mon wetsuit, mon casque et mes lunettes de natation et un bénévole se chargera de replacer le sac à l’endroit qui m’a été assigné. Je pars rapidement chercher mon vélo. Je suis encouragé car il reste plusieurs vélos près du miens, ce qui m’indique que j’ai nagé plus vite que bien des gens de mon groupe d’âge. Dès que je suis sorti de la zone de transition, je l’enfourche pour un contre-la-montre de 90km…

Sur le vélo, tout se passe bien, à part quelques crampes abdominales qui disparaissent après environ une heure. Les conditions sont bonnes et le parcours est parfait pour battre un record de temps. Après environ 70km, je regarde ma vitesse moyenne qui est à 38km/h, alors je sais que tout va bien. L’important à ce moment là est de conserver mes énergies pour la portion demi-marathon et faire en sorte que je n’aurai pas de crampes aux jambes en courant.

Je termine donc la portion vélo en 2h25m. À mon arrivée à la zone de transition, j’aperçois Geneviève qui semble très contente de me voir et qui me crie après. Je la salue et entre me changer pour entamer le demi-marathon. Je prends mon sac #2, y dépose mes articles de vélo, enfile mes souliers de course, et je suis parti pour plus d’une heure trente de course à pied. Contrairement à ce que j’avais fait lors du triathlon où je me suis qualifié pour le championnat, je pars avec un rythme moins rapide, ce qui me permet de mieux gérer la transition vélo-course et, ainsi, d’éviter les crampes aux quadriceps. Mon plan est de courir la première moitié à un rythme confortable et, si tout va bien, accélérer lors du deuxième tour. Mon frère me rejoint à vélo lors du premier tour de ce demi-marathon. Nous échangeons quelques mots. Je vois qu’il semble content, ce qui me donne confiance pour la suite… Après le premier tour, j’aperçois Geneviève avec, dans ses bras, ma petite fillette de deux ans, Raphaëlle. Mamie Suzanne est à leurs coté et elles m’encouragent toutes les trois, ce qui me donne des ailes pour la suite. Je sais que tout va bien et que je pourrai accélérer lors de mon 2e tour… Au 2e tour, tout va bien. Je dépasse quelques personnes que je suivais depuis le début, ce qui me permet d’aller chercher quelques positions. À un poste de ravitaillement, on m’offre du Coca-Cola dégazéifié, que j’accepte volontiers. Le sucre contenu dans cette boisson combiné à la caféine a toujours un effet bénéfique sur moi en fin de courses. En effet, je sens un petit « boost » et je sais que les derniers 5 km vont bien se passer.

Je termine donc ce demi-marathon en 1h36m ce qui me donne un temps total de 4h40m39s et me place au 524e rang sur 1624 participants. Cette position et ce temps sont plus que satisfaisants pour moi car, à ce moment là de l’année, je ne connaissais pas vraiment l’état de ma forme physique, étant donné que ma dernière course s’est déroulée le 5 septembre et que les longues sorties à vélo sont plus difficiles à faire en automne. Malgré tout, je suis pleinement satisfait de ce résultat !

Je tiens à remercier tous les membres de ma famille, amis et connaissances qui ont soutenu mon projet de quelque manière que ce soit !

Aussi, je veux remercier les commanditaires suivants qui, par leur contribution, m’ont permis d’amortir une bonne partie des coûts reliés à ma participation à cet événement :

Le groupe TVA (Québec)

Clinique dentaire Bélanger-Papin (Lévis)

Massothérapie André Bouchard (Québec)

Pineault avec Rouleau Opticiens (Québec)

Genetik Sports (Québec)

Sports Experts PEPS (Université Laval)

Le Groupe Liber (Carleton)

Fillion et Fils (Rimouski)

Ultramar (Rimouski)

Le groupe Plural (Rimouski)

Merci à tous et à une prochaine !

-

2 commentaires:

Guy Gendron a dit…

Salut Christian,

SUPER! Félicitations! je suis vraiment fier de toi.

Le compte-rendu est très intéressant. Il est étonnant que tu aies retenu tous les détails dont tu nous fais part.

Félicitations encore et au plaisir champion!

Guy G.

Jean Thibaudeau a dit…

38 km/h de moyenne après 70 km (et après la nage), c'est très impréssionnant!